Les associations en France : entre militantisme et professionnalisation
Notes d'analyse, Participation citoyenne, juillet 2006
Les associations sont des structures extrêmement nombreuses et variées. En effet,en France, on estime qu’il existe environ un million d’associations. Or ce secteur est si diversifié et dynamique qu’il est difficile d’avoir leur chiffre exact. Chaque année se créent plus de 70 000 associations2 mais on ignore le nombre de celles qui sont laissées à
l’abandon, car si les associations en France sont tenues de déclarer leur création à la Préfecture, elles ne le sont pas concernant leur disparition. C’est également une forme d’action collective en expansion car dans les années 1970, on comptait 20 000 déclarations d’association par an3. En effet, les associations sont extrêmement variées dans leur approche, leurs pratiques, leur fonctionnement. « Ce ne sont ni les mêmes associations, ni les mêmes adhérents, ni les mêmes manières d’adhérer ».
Elles naissent de façon autonome, d’initiatives individuelles et personnelles. Elles font donc valoir leur singularité, leur originalité et ce, dans tous les secteurs d’activité. De l’association de quartier à l’association à vocation internationale, en passant par l’association créée par des amis ou pour défendre une part fragile de la société ou
encore pour mettre en place des activités sportives, on voit bien que l’association est une forme choisie pour de multiples finalités. Outre un statut commun, que partagent donc toutes ces associations ? Nombre d’entres elles se sont montées sur un élan militant, sur une volonté de se démarquer par leur identité et les solutions qu’elles peuvent apporter aux problèmes sociétaux. Une part importante des associations traversent également les mêmes difficultés : financières ou encore d’organisation interne, ou de recrutement de bénévoles. Dans un environnement où les aides financières de l’État (contributeur financier qui couvre parfois plus de 50% des financements d’une association) se font plus rares et sont soumises à davantage de conditionnalité, et où les associations se font de plus en plus nombreuses, les associations sont alors partagées entre une professionnalisation nécessaire pour maintenir leurs financements et un campement sur leur volonté d’indépendance vis-à-vis de toute institution. Elles sont alors partagées entre professionnalisation et militantisme.
C’est à travers une étude basée à Rennes, en Bretagne, sur le secteur associatif de la solidarité internationale réalisée entre 2004 et 20055 que nous tâcherons d’appréhender ce phénomène, pour montrer également que les associations peuvent
aussi faire preuve d’innovation et dépasser ces tensions.